Le duo Rafale F35 en Grèce

March 12, 2024

Depuis plus de cinquante ans, les relations gréco-turques sont marquées par une série de contentieux qui persistent et façonnent la géopolitique régionale. Parmi les derniers épisodes de cette tension, les explorations sous-marines turques en eaux chypriotes ont constitué un tournant, incitant Athènes à sécuriser un avantage aérien indéniable par l'acquisition d'un premier lot de Rafales. Cette décision stratégique offre à la Grèce une supériorité aérienne durable face à la Turquie, particulièrement en raison des retards dans le développement de l'avion de combat turc, le TF-X.

L'Exclusion de la Turquie et la Réponse Grecque

La situation s'est complexifiée lorsque la Turquie a été exclue du programme F-35 pour avoir acquis des systèmes de missiles S-400 auprès de la Russie. Cette exclusion a marqué une étape significative dans la course à l'armement régionale, d'autant plus que la livraison des six premiers Rafale à la Grèce a coïncidé avec une violation marquée de l'espace aérien grec par des F-16 turcs. Dans ce contexte de rivalité exacerbée, l'annonce par l'ambassadeur des États-Unis en Grèce de l'intention d'Athènes d'acheter des F-35 vient renforcer la posture de défense grecque.

Le Duo Rafale/F-35: Une Complémentarité Stratégique

La combinaison Rafale et F-35 se présente comme une réponse adaptée et stratégiquement pertinente aux défis de sécurité auxquels la Grèce est confrontée. Le Rafale brille par sa polyvalence, capable d'assurer la supériorité aérienne, l'assaut maritime, l'attaque au sol, le renseignement, et le soutien aérien. D'autre part, le F-35 complète ce tableau avec sa furtivité et des capacités de guerre électronique avancées, surpassant celles du Rafale à l'heure actuelle.

Coûts et Disponibilité: Un Équilibre à Trouver

Malgré ses atouts, le duo Rafale/F-35 soulève des questions de coûts d'exploitation et de disponibilité. Le Rafale, avec un coût d'exploitation maîtrisé d'environ 15 000€ par heure de vol, offre un excellent taux de disponibilité. À l'opposé, la furtivité du F-35 implique des restrictions opérationnelles, une disponibilité plus limitée et un coût d'exploitation nettement supérieur. Néanmoins, pour la Grèce, cette combinaison unique semble être la seule réellement pertinente, contrairement à d'autres pays comme la Belgique ou la Suisse, qui sont contraints de déployer leurs F-35 pour des missions plus routinières.

Conclusion

Dans un climat de tensions persistantes avec la Turquie, la Grèce façonne sa stratégie de défense aérienne en misant sur un binôme Rafale/F-35. Cette approche, marquant une évolution notable dans l'équilibre des forces régionales, témoigne de l'adaptabilité et de la résilience stratégique d'Athènes. Face aux défis contemporains, le duo Rafale/F-35 se profile comme une force aérienne de premier plan, prête à répondre efficacement aux multiples facettes du paysage sécuritaire actuel.

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