Depuis longtemps, les voitures volantes alimentent notre imaginaire collectif, inspirés par les romans de science-fiction et les films visionnaires.
Aujourd’hui, ces concepts prennent vie grâce aux eVTOL (electric Vertical Take-Off and Landing vehicles), des appareils électriques capables de décoller et d’atterrir verticalement.
Ces innovations promettent de révolutionner la mobilité, en particulier dans les zones urbaines saturées.
Mais ces véhicules volants sont-ils réellement prêts à s’imposer dans notre quotidien, ou restent-ils un rêve technologique réservé à une minorité ?
L’idée de véhicules volants ne date pas d’hier. Dès les années 1940, des prototypes comme le Convair Model 116 ont été développé sans grand succès.
Ces premières tentatives ont toutefois été freinées par les limitations technologiques : des moteurs inefficaces, des matériaux trop lourds et des risques de sécurité importants.
Aujourd’hui grâce aux avancées technologiques sur les matériaux, les moyens de propulsions, des entreprises comme Joby Aviation, Lilium Aviation, Volocopter, EHang développent des appareils dont l’objectif est de transporter plusieurs passagers sur des distances allant jusqu’à 300 kilomètres.
Le nombre croissant de voitures engendre de nombreux embouteillages dans les grandes villes. La possibilité de se rendre d’un point A à un point B par les air diminuerait le temps de trajet dû au trafic mais aussi au chemin emprunter qui n’est pas rectiligne.
Aujourd’hui, des services de transports par hélicoptère existe dans certaines villes comme Sao Paulo ou San Francisco ou New York mais sont réservés à une élite. Les eVTOL permettraient de proposer des services comme les Taxis à coûts moins élevés que l’hélicoptère grâce à leur démocratisation.
L’utilisation des eVTOL permettraient une réduction du CO₂ dans les villes à la différence des hélicoptères.
Cependant, des questions subsistent quant à la production et au recyclage des batteries mais aussi dû fait de créer un nouveau marché et donc une augmentation de la consommation énergétique.
Les eVTOL offrent une solution de mobilité flexible, particulièrement utile pour relier des zones mal desservies par les transports en commun ou difficiles d’accès.
C’est notamment le but de la société Ascendance Flight qui grâce à Atea souhaite par exemple relier différentes iles.
L’objectif de certaines de ces entreprises est de proposer des véhicules autonomes qui permettront d’assurer un service de transport aérien fiable et abordable.
Pour le moment, la législation et la technologie ne permet pas d’avoir des appareils autonomes.
Les eVTOL ne se limitent pas au transport de passagers. Ils ouvrent la voie à une multitude d’applications :
L’objectif est de proposer le même type de missions qu’un hélicoptère mais avec un rayon d’action moindre dû aux batteries.
La Chine est en avance dans l’adoption et les tests d’eVTOL grâce à l’entreprise EHang. Le modèle EHang 184 est un drone autonome conçu pour transporter un passager sur des trajets courts.
Testé avec succès à Dubaï et dans plusieurs villes chinoises, cet appareil s’est distingué par sa simplicité d’utilisation et son intégration dans les environnements urbains. Avec sa capacité à parcourir 35 kilomètres à une vitesse de 130 km/h, l’EHang 184 est déjà utilisé pour des démonstrations commerciales en Chine, une exception dans un marché encore en développement ailleurs.La version plus avancée, l’EHang 216, peut transporter deux passagers. Cet appareil est certifié en Chine propose déjà des trajets commerciaux.
La Chine a d’ailleurs su adapter rapidement sa réglementation pour faciliter l’intégration des eVTOL, ce qui en fait un terrain d’essai unique.
Basé en Californie et soutenu par Toyota, Joby Aviation développe un eVTOL capable de transporter quatre passagers sur 240 kilomètres à une vitesse maximale de 320 km/h.
Le design met l’accent sur le confort, la sécurité et la réduction des nuisances sonores.
Avec des partenariats solides, Joby ambitionne de lancer ses premiers taxis aériens dans des villes comme Los Angeles.
De plus, US Air Force est intéressé par ce véhicule notamment pour surveiller des zones sensibles.
Lilium, une entreprise allemande, travaille sur un eVTOL à propulsion électrique équipé de 36 moteurs montés sur des ailes fixes.Cet appareil pourrait atteindre une vitesse de 280 km/h avec une autonomie de 300 kilomètres.
Lilium se distingue par son approche modulaire, visant à intégrer les eVTOL dans un réseau de vertiports pour des déplacements régionaux et urbains.
Dernièrement, Lilium a eu des difficultés financière et a été placé en redressement judiciaire. Des discussions sont en cours avec de potentiels repreneurs.
Lilium existe depuis plus de 10 ans et à déjà dépensé plus de 1 milliard d’euros.
Volocopter, également basé en Allemagne, développe différent système un eVTOL à 18 rotors conçu spécifiquement pour les courts trajets en ville et un drone.
Volocopter devait initialement voler durant les JO pour démontrer la faisabilité technique mais faute de certification, les vols n’ont pas pus être effectué.
Comme Lilium Aviation, Volocopter est difficulté financière en ce début 2025.
Les batteries actuelles ont une énergie spécifique base : les batteries ont un faible ratio énergie/poids. L’autonomie limitée des batteries et leur durée de vie restent des défis majeurs.
De plus, cette technologie présente risque élevé en termes de sécurité notamment dû à l’inflammation des batteries. Il est donc nécessaire d’ajouter des protection ce qui ajoute un poids non négligeable.La maintenance des systèmes électriques est également coûteuse et complexe.
L’objectif des eVTOL est de pouvoir décoller verticalement pour réduire la zone de décollage. Arrivé à une certaines hauteur, le véhicule doit pouvoir passer en vol de croisière.
Cette phase entre le décollage horizontal et le vol de croisière s’appelle la phase de transition.Cette phase est assez difficile car il faut être capable de gérer précisément les puissances moteurs pour maintenir le stationnaire tout en augmentant la vitesse horizontale pour générer de la puissance (surtout pour les appareils avec des ailes).
Les cadres actuels de régulation aérienne, conçus pour les avions traditionnels, ne sont pas adaptés aux eVTOL. De nombreuses initiatives sont prise par les agences de certification Européenne et Américaine pour adapter ces régulations.
Si la Chine, avec EHang, a su accélérer ce processus, d’autres pays progressent plus lentement, notamment en Europe et aux États-Unis.
Le survol de villes nécessite une fiabilité élevé des systèmes qui ne semble pas aujourd’hui possible pour les eVTOL.
Le premier usage le plus probable semble militaire car les régulations sont allégés dans ce cadre.
Ce nouveau moins de transport nécessite des infrastructures spécifiques appelés les vertiports. Ces infrastructures nécessaires pour accueillir ces véhicules, exigent des investissements massifs et une planification urbaine minutieuse.
Un autre enjeu important est la production d’énergie. Si ces véhicules viennent à se démocratiser, il sera nécessaire de mettre en place de nouveaux moyens de production d’électricités pour éviter de saturer les réseaux actuels.
Les sociétés les plus avancés dans la course au développement des eVTOL ont dépensé plus de 1 milliard de dollars pour développer un prototype et devront sans doute dépenser 1 milliard de plus pour certifier leur appareil et créer un système de production.
Le coût si élevé pour aboutir à une commercialisation pose des questions de viabilité pour ces entreprises.
Les eVTOL incarnent une révolution technologique et écologique en devenir.
De nombreux défis restent à surmonter - réglementaires, économiques, technologiques - avant que cette mobilité ce démocratise.
L’usage le plus probable reste un usage militaire : des budgets importants et une réglementation plus légère.