Le programme spatial Artemis de la NASA est l'un des programmes les plus importants et ambitieux jamais entrepris par l'agence spatiale américaine.
Il vise à envoyer des humains sur la Lune de manière durable pour y établir une présence permanente et y développer les technologies et capacités nécessaires pour atteindre d'autres destinations de notre système solaire, notamment Mars.
Le programme Artemis est structuré en 2 phases. La première de 2021 à 2025 est composée des missions suivantes :
La deuxième phase du programme Artemis a pour but de créer une présence permanente sur la Lune et son exploitation. Les objectifs des différentes missions qui seront prévues dépendront du retour d’expériences de la première phase.
La mission Artemis I comprend plusieurs éléments clés, notamment le développement d'une nouvelle capsule de transport spatiale appelée Orion qui sera utilisée pour emmener les astronautes sur la Lune et les ramener sur Terre.
Orion est conçu pour voyager sur de longues distances dans l'espace et soutenir les astronautes pendant de longues périodes de temps grâce à ses systèmes de propulsion avancés et à son support de vie.
En plus de la capsule Orion, la mission Artemis I comprend également le développement de nouveaux systèmes de lancement, comme par exemple le Space Launch System (SLS) qui sera utilisé pour envoyer Orion et d'autres éléments de la mission sur la Lune.
La mission Artemis I vise également à inclure la participation active de partenaires internationaux et de l'industrie privée, ainsi qu'à encourager l'exploration et l'innovation parmi les jeunes générations.
La mission Artemis I a décollé le mercredi 16 novembre dernier avec le lanceur SLS. Ce lanceur est actuellement le plus puissant en opération (plus puissant que la Falcon Heavy de SpaceX), tellement puissant que lors du décollage, il a endommagé le pas de tir.
L’objectif principal de ce vol était de tester en condition réelle l’ensemble des systèmes développés pour le programme Artemis, et de fiabiliser ceux qui ne correspondent pas aux attentes.
Deux heures après le décollage, les moteurs de l’étage supérieur ont été allumés pendant 18 minutes afin de mettre Orion dans la direction de la Lune et de le séparer de l’étage supérieur.
L’étage supérieur a libéré 10 Cubesat qui doivent étudier la Lune ou d’autres systèmes. Cependant, certains satellites ont rencontré des difficultés comme le Cubesat Omotenashi opéré par la JAXA (agence spatiale japonaise). Ce système devait démontrer la capacité d’atteindre la surface de la Lune à moindre coût mais la connexion n’a jamais été établie entre le satellite et le centre de contrôle.
Quarante-huit heures après le décollage, Orion se situait à mi-chemin entre la Terre et la Lune. Le vaisseau se comportait mieux que prévu. Durant ce trajet, la NASA a procédé à la vérification des différents systèmes du vaisseau.
Les corrections de trajectoire ont été effectuées par le module de service. Ce système a été conçu par Airbus Defence and Space pour le compte de l’ESA (European Space Agency). Ce système, qui est utilisé lorsque Orion est libéré de l’étage supérieur, permet d’effectuer les manœuvres de mise en orbite autour de la Lune ainsi que le retour vers la Terre.
Le 21 novembre, soit 5 jours après le décollage, le vaisseau Orion effectua son premier survol de la Lune à une distance de 130km de sa surface et avec une vitesse relative de 8200 km/h.
Le 23 novembre, un incident est intervenu. Le centre de contrôle de la NASA a perdu le contact avec le vaisseau pendant 47 minutes avant de rétablir la communication.
Le 25 novembre, le vaisseau Orion entame une manœuvre pour rentrer en orbite lunaire. L’orbite choisie est une orbite rétrograde qui permet peu de correction moteur pour la maintenir.
Orion a battu le record du vaisseau habitable le plus éloigné de la Terre avec une distance de 434 500 km de notre planète.
Le 1er décembre, Orion entame les manœuvres pour quitter l’orbite rétrograde et se diriger vers la Terre. Avant de rentrer dans l’atmosphère terrestre, le vaisseau Orion a largué le module de service européen. Seule la partie pressurisée est revenue sur Terre. La NASA a testé une nouvelle technique de rentrée atmosphérique pour les vaisseaux habitables avec un rebond sur l’atmosphère au lieu d’une pénétration directe. Cela apporte un gain de précision lors de la phase de descente, et permet de mieux identifier la zone d’amerrissage.
Le vaisseau a atteint 40 000 km/h lors de son retour dans l’atmosphère, avecune température avoisinant les 2700 degrés Celsius.
Orion a passé au total 25 jours dans l’espace et a amerri le 8 décembre dernier.
En résumé, la mission Artemis I a été un succès en ce qui concerne les tests et la vérification des différents systèmes du vaisseau, ainsi que la démonstration de la capacité de la capsule Orion à parcourir de longues distances en plus d’apporter aux astronautes le soutien nécessaire au bon déroulement des missions.
Néanmoins, quelques problèmes techniques ont été rencontrés, notamment une courte perte de contact avec le vaisseau et le non fonctionnement de certains Cubesat. Ces problèmes seront étudiés et corrigés afin de s'assurer que la mission Artemis II se déroule sans encombres.
La mission Artemis II débutera en mai 2024 et devrait adopter la même trajectoire que celle d’Artemis I, mais avec cette fois-ci des astronautes à son bord.